Le rachat de crédit au temps de l'Olympe


Nous continuons notre série d’enquêtes sur l’Olympe et leurs façons de gérer leurs finances et leurs rachats de crédits avant l’heure. Cette semaine, document exclusif : Poséidon et Hadès accoudés au comptoir d’un petit bar de la banlieue de Delphes, se sont livrés à des confidences sans se rendre compte que notre reporter, assis à la table d’à côté, était tout ouïe. Scoop :

Hadès : Ta grande chance, frérot, c’est que toi tu ne t’es jamais marié.

Poséidon : Comment ça ? Il y a de l’eau dans le gaz entre toi et Perséphone ? Mais pourtant vous me sembliez si heureux…

Hadès : Oh, tu sais, les couples, au bout de quelques millénaires, ça s’épuise. Et puis Perséphone a des côtés frivoles qui m’agacent. En tant que déesse des saisons, elle se sent obligée de changer de garde robe à chaque hiver et à chaque été. Ca me coûte les yeux de la tête et je me demande combien de temps encore je vais pouvoir supporter toutes ces folies.

Poséidon : Pourtant, avec les revenus des morts, tu n’es pas à plaindre.

Hadès : Elle est bonne, celle là ! C’est mon passeur Charon qui récupère la plus grande part. Les morts, quand ils arrivent chez moi, il les a pour ainsi dire dépouillés. Il ne me reste à peine de quoi payer la pâtée pour Cerbère. Et tu imagines comment ça peut goinfrer un molosse des enfers à trois têtes !

Poséidon : Attends, tu ne vas pas me faire croire que tu es à plaindre…

Hadès : Mais bien sûr que si, j’ai des frais, moi ! J’ai dû contracté un grand crédit travaux pour réaménager les bords du Styx. Avec le temps, c’était devenu n’importe quoi : les fantômes s’y pressaient, y attendaient parfois des siècles dans des conditions déplorables. Vis à vis de mes nouveaux arrivants, l’effet était proprement désastreux. Je te le dis entre toi et moi et je te prie de ne jamais le répéter mais les Enfers étaient vraiment devenus un endroit effrayant !

Poséidon : Ah, mince… Comme on entend jamais parler de ce qui se passe chez toi, je pensais qu’il n’y avait aucun problème.

Hadès : C’est ça justement le problème. Personne ne songe à investir dans la mort. Alors que franchement, si on a une certitude dans la vie, c’est bien de… mais bon… je m’égare.

Poséidon : Et alors comment tu as fait ?

Hadès : Je suis allé voir les Parques. Tu sais qu’en plus de filer les destins des hommes, ces dames font office d’intermédiaires en opérations bancaires. Elles ont compris l’urgence de ma situation et m’ont permis de contracter un grand crédit pour remettre à plat tous mes équipements et toute mon installation. Ca sera rentable : les morts circuleront mieux, plus vite. Du coup je percevrai plus rapidement mon obole et je serai à même de rembourser mes créanciers en moins d’un millénaire.

Poséidon : Pas mal… je vais leur rendre visite moi aussi. Parce que de mon côté, le royaume des mers n’est pas à la fête.

Hadès : Ok, tiens moi au courant

Guide du rachat de crédit